Deep plane, lifting profond du visage, peau +SMAS
Le Deep plane facelift est un lifting de rajeunissement du visage très à la mode actuellement. C'est le thème central des congrès de chirurgie esthétique dans le monde entier ! Une technique qui ne crée pas de cicatrice visible.
En quoi consiste ce nouveau lifting ? En fait, le Deep plane facelift (DPFL) n'est pas du tout un lifting nouveau car il a été imaginé par un chirurgien suédois génial, le Dr Tord Skoog, qui fut le premier chirurgien en 1973 à retendre les tissus en profondeur, en plus de la peau pour la pratique du rajeunissement du visage. À la même époque étaient effectués des travaux anatomiques sur le système musculo-aponévrotique superficiel de la face (ou Smas), par une équipe française dirigée par le Dr Vladimir Mitz, sous l’impulsion du professeur Paul Tessier à l'hôpital Foch de Paris, inventeur de la chirurgie cranio-faciale.
Les découvertes de cette équipe ont révolutionné la chirurgie des techniques de remise en tension des structures faciales superficielles et profondes. La caractéristique principale du DPFL est d'être un lifting composite, c'est-à-dire que la peau et le Smas sont retendus ensemble, sans être séparés par le bistouri. La pénétration sous le Smas se fait au milieu de la joue en profondeur, alors que la technique habituelle d'un lifting biplan (où le Smas et la peau sont séparés) nécessite une entrée dans le Smas juste au devant de l'oreille.
Une différence de direction des vecteurs de tension
Un des éléments fondamentaux qui caractérisent les possibilités de rajeunissement du visage consiste dans la compréhension des vecteurs qui permettront leur repositionnement, non seulement des couches de la peau et du Smas, mais aussi des loges graisseuses qui se sont effondrées avec le vieillissement.
Les chirurgiens américains ont tendance à utiliser des vecteurs horizontaux de remise en tension du visage, ce qui présente des avantages car les cicatrices des incisions peuvent être plus petites, mais ces vecteurs horizontaux ont des gros inconvénients car ils déforment la bouche en l'attirant de chaque côté vers l'arrière.
Donc, depuis le début, j'ai toujours préconisé les vecteurs verticaux au niveau de la face et des vecteurs vers l'arrière à 45 degrés derrière l'oreille dirigés vers la mastoïde, pour repositionner les éléments effondrés du cou. Mais pour pratiquer correctement ces remises en tension tissulaire de la peau et du Smas, il est nécessaire de pratiquer des incisions plus longues au niveau de la tempe et au niveau de la région mastoïdienne. Il y a donc une différence de conception de ces opérations entre les chirurgiens américains et les chirurgiens européens, mais les techniques sont en train de bouger et beaucoup de chirurgiens américains se sont ralliés à ces techniques avec un vecteur vertical prédominant au niveau du visage.
Qui a popularisé le Deep plane facelift ou DPFL ?
Plusieurs chirurgiens innovants peuvent être crédités d'avoir popularisé la mode du Deep plane face lift ou DPFL. Tout d'abord, le chirurgien australien Brian Mendelson, un des premiers suiveurs du Dr Tord Skoog. D'autre part, le Dr Andrew Jacono aux États-Unis ; apparemment, c'est celui qui fut le premier à utiliser le nom de Deep plane Facelift et en a montré des résultats spectaculaires chez des patients d'une tranche d'âge bien inférieure à tous les opérés d'autrefois. En effet, il y a une modification conceptuelle envers un refus avéré du vieillissement, que l'on constate dans une population de plus en plus jeune. Ceci a entraîné une recrudescence du besoin des techniques chirurgicales et médicales novatrices qui peuvent traiter de ces problèmes.
Un grand appétit chirurgical dans la population plus jeune qui lutte contre le vieillissement
En effet, autrefois, les populations concernées par les opérations de rajeunissement du visage étaient celles qui avaient vieilli prématurément, la moyenne d'âge était plutôt entre 65 et 70 ans pour se faire opérer. On assiste actuellement à des demandes de rajeunissement depuis la quarantaine, dès qu’apparaissent de discrètes bajoues ou que le cou devient trop distendu.
La mise au point des injections de remplissage par de l'acide hyaluronique ou par lipofilling pour traiter les fissures ou augmenter les pommettes est une tendance forte en matière de médecine de rajeunissement.
Depuis une vingtaine d'années également, la mode des fils tenseurs est venue offrir un recours efficace mais d'efficacité transitoire pour remonter les tissus profonds qui se sont affaissés.
Comme ces méthodes n'ont qu'un effet limité, il s'est trouvé une place à prendre pour des techniques plus durables, une chirurgie de rajeunissement de type lifting renouvelé, avec des caractéristiques techniques différentes. Une chirurgie plus simple, plus directe, avec des suites comportant une récupération rapide en une dizaine de jours au lieu de trois semaines que nécessitaient autrefois les grands liftings cervico-faciaux.
Le DPFL est venu combler cette demande pour laquelle il n'y avait pas d'aussi bonnes solutions chirurgicales antérieurement.
Faut-il couper les ligaments de Furnas ?
Les ligaments de Furnas, du nom du chirurgien qui les a décrits, attachent les structures du visage à la profondeur contre le périoste et les os, ils sont les garants de la solidité et de la tenue de notre visage, réalisant un ancrage fibreux de la superficie à la profondeur. Lorsqu'il existe un vieillissement important, il est nécessaire de les sectionner pour pouvoir remonter ensemble la peau et le Smas, et repositionner les loges graisseuses qui se sont déplacées sous l'effet de la gravité en position debout. La technique principale de DPFL nécessite une section de ces ligaments, au moins en grande partie dans la région centrale du visage, pour parvenir à un résultat satisfaisant de remise en tension.
Mais, dans certains cas, notamment chez les patients plus jeunes, ces ligaments comportent une part d'élasticité résiduelle, on peut ainsi éviter de les sectionner. Il faut simplement les remettre en tension maximale en ne séparant pas la peau du Smas sous-jacent : c'est la base de la technique du microlift ou micro face lift décrit par le docteur Vladimir Mitz en 2014.